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Nos élèves déposent une loi au Sénat

Publication : par Ghislain Lhommeau-Retailleau

Cette année, deux de nos élèves ont fait partie du Sénat des Collégiens. Sarah G et Tess-Aliah C. étaient les deux élèves qui ont représenté le collège Camus.
Elles faisaient partie de la commission Solidarité et c’est leur projet de loi qui a été choisi pour être mis à l’agenda du Sénateur des Hauts-de-Seine Xavier Lacovelli

Voici ci-dessous le discours qui a convaincu M. le Sénateur :

" Bonjour à toutes et à tous et aux femmes particulièrement . Aujourd’hui, nous allons parler au nom de la commission “solidarité” que nous représentons.
1 femme sur 3 est touchée par la précarité menstruelle. 
Pourquoi en 2025 la précarité menstruelle persiste-t-elle encore ? 
Ce n’est pas normal qu’encore aujourd’hui 1,2 millions de femmes en France aient à choisir entre des protections hygiéniques ou des produits de première nécessité et c’est pourquoi il faut changer cela. Car c’est une question de santé publique.
Notre commission a voulu cibler sa proposition de loi sur un sujet qui nous tient à cœur, la précarité menstruelle. 
C’est en effet un sujet beaucoup trop oublié et qui pourtant concerne bien plus de monde qu’on ne le pense.
Nous commencerons donc par la présentation de notre “Pass Hygiène”. Puis nous vous expliquerons plus en détail les enjeux. Enfin, nous vous parlerons de l’importance de notre proposition.
Tout d’abord, vous connaissez sûrement le pass culture ! Eh bien nous proposons un pass “hygiène”. Cette proposition est simple avec pour but de soutenir d’un point de vue financier et de santé les femmes :
• 60 euros par an et par femme, sous forme de crédit annuel, soit 5 euros par mois.
• pour toutes les femmes et étudiantes résidentes en France 
• et qui ont entre 11 et 55 ans. 
• Avec cet argent, les femmes pourront s’acheter n’importe quelles protections tel que des serviettes, des tampons, des cups, des culottes etc …
Comme la justice sociale nous tient à cœur, ne pourront en bénéficier que les femmes dont le quotient familial est inférieur au montant net mensuel du SMIC, c’est à dire moins de 1426 euros.
Pour les mineurs, elles en bénéficieront par le biais de leurs parents en fonction du quotient familial.
Auront également accès à ce dispositif les personnes les plus dans le besoin : les femmes sans domicile fixe, qui se les procureront grâce à des associations et celles atteintes de pathologies
menstruelles chroniques justifiées par un certificat médical.
Ce crédit est nominatif, non transférable, et ne peut faire l’objet d’aucun échange ou remboursement.
Pour l’utiliser, rien de plus simple. Les produits couverts par le Pass Hygiène ne peuvent être achetés que dans les points de vente ou auprès des partenaires ayant conclu une convention avec l’État
ou les collectivités territoriales. Il nous reste à trouver désormais des partenaires.
Maintenant rentrons dans les détails. 
Notre public ciblé représente 4 millions de femmes. C’est un nombre important et non négligeable. Tout le monde a le droit à l’accès à la santé en France. Selon nos calculs, cette proposition nous
coûterait environ 240 millions d’euros par an, mais permettrait potentiellement de réduire les problèmes de santé et désengorger les hôpitaux.
Cette proposition, pour son financement, sera inscrite dans le plan de financement de la sécurité sociale.
On ne vous cache pas que cette proposition aura un coût. Certes c’est une difficulté, mais est ce que la santé devrait vraiment avoir un prix ? 
C’est une proposition concrète, notre but est d’améliorer le quotidien des femmes en situation précaire. 
Ces femmes dans le besoin luttent chaque jour, pour payer leur loyer, et les charges sociales. Alors un coup de pouce de l’Etat ne sera jamais de refus.
Différents enjeux apparaissent, mais surtout celui de la santé publique.
Les protections hygiéniques quelques qu’elles soient, sont quelques choses de fondamentales pour une femme dans son quotidien. Une mauvaise hygiène peut entraîner des problèmes de santés
pour celle-ci.
Vous rendez-vous compte,1 femme sur 20 en France utilise du papier toilette ou des torchons en guise de protection ! Alors, pour remédier à ce problème, nous proposons de leur venir en aide avec
60 euros par an.
Les femmes les plus précaires sont donc exposées à ce problème. Face à cette réalité, il est urgent de garantir à toutes un accès équitable et régulier aux produits d’hygiène menstruelle.
Alors votez pour notre proposition.
Aujourd’hui ce n’est pas seulement nous et notre commission qui allons voir les choses changer, mais c’est toutes les femmes en situation de précarité de demain en France qui se verront soutenues
par l’ état.
Certaines comme Simone Veil ont fait avancer les droits des femmes, alors nous, nous voulons faire avancer leur santé.
Pour les femmes, pour les filles et pour les mères aujourd’hui, tous ensemble, faisons avancer la précarité menstruelle en France.
"

Le collège est très fier de Sarah et Tess-ALiah. Merci à Rafik, notre médiateur éducatif pour ce projet.